La fabrication d’un violon est une histoire d’émotions avant tout. Le procédé de mise en oeuvre n’a pourtant pas connu de grande variation depuis le XVIe siècle. Anaïs caresse le bois, l’écoute, l’observe avec attention en quête d’une vibration première qui sera alors mise en vie par le musicien. La construction d’un quatuor est une alchimie intime, la Lutherie est en cela l’artisanat d’art par excellence.
Depuis le XVIe Siècle, le Violon cache ses secrets de fabrication…
Par phénomène de mode ou de nostalgie, la question ne cesse d’alimenter les débats. Violon ancien ou nouveau? Serait-ce alors le mystère et les fantasmes autour d’un violon ancien qui donneraient une valeur? Régulièrement, des chercheurs nous démontrent ou du moins tentent de prouver la sommité des anciens. Une étude récente (2012) conduite par Claudia Fritz, spécialiste en acoustique à l’ université de Paris-VI, parue dans PNAS démontre que des violonistes expérimentés sont incapable de discerner la sonorité d’un stradivarius à un violon moderne lorsqu’ils ont les yeux bandés. Claudia Fritz revient sur son étude dans le magazine LaRecherche.fr « Je ne dis pas qu’aucun violoniste n’est capable de reconnaître un violon ancien, ou qu’il n’existe pas quelques violons qui sortent réellement du lot, cependant notre étude montre bien que la différence entre les anciens et les modernes n’est pas aussi nette qu’on pouvait l’imaginer. »
Le mystère de la cire, du climat, du bois… . Ce courant de pensées est également entendu à propos de l’effet du vernis sur la sonorité de l’instrument. Pourtant, un musicien avancera que la sonorité s’améliore, se travaille en jouant. L’important n’est-ce pas donc l’évolution de l’instrument dans les mains de son maître?
Convenons alors que la valeur d’un violon ne dépend pas seulement de son âge mais du luthier, de la méthode, des matériaux de fabrication et du musicien.
Finalement, la valeur n’est pas en soi une question d’âge ou géographique de l’instrument. Les bons comme les mauvais violons ont vu le jour de partout sur la planète, il n’existe pas de règle spécifique. La valeur du violon est finalement celle que le luthier et le musicien lui créent. Anaïs travaille selon la méthode italienne du XVIIIe siècle qui par les sonorités douces et voluptueuses fascinent toujours autant à notre époque.
6 Comments
Kitou · 29 November 2013 at 10 h 20 min
Vidéo intéressante. Dommage que la musique de fond (pas très appropriée), ne donne pas la notion du temps nécessaire à la réalisation d’un violon.
tamelan · 28 December 2013 at 14 h 10 min
Document intéressant en soi, mais le violon du début du film ne donne pas envie vraiment de fabriquer la musique est vraiment difficile à relier au sujet c’est très dommage parce que cela doit vous avoir pris beaucoup d’heures de travail
luthierduquatuor · 28 December 2013 at 15 h 44 min
Bonjour Tamelan, La vidéo est faite par le programme canadien « Comment c’est fait ». Je ne suis pas exactement la même méthode de fabrication comme vous pouvez le lire sur le blog, mais cette vidéo a le mérite de montrer en quelques minutes les étapes de la fabrication d’un violon. Merci pour votre commentaire.
Contrepinte · 25 February 2014 at 20 h 11 min
La vidéo est très intéressante, mais cette musique est insupportable et franchement peu adapté au contenu… Du Paganini, du Vivaldi, ou je ne sais quel concerto pour violon connu aurait fait l’affaire, mais pas ça…
Au tout début, le narrateur nous dit que le violon est issu de la viole. N’est-ce pas une erreur ? Il me semblait que les violons et les violes étaient deux familles distinctes d’instruments à cordes, bien que très ressemblantes.
luthierduquatuor · 27 February 2014 at 15 h 01 min
Bonjour Contrepinte,
Vous avez tout à fait raison la famille du violon et celle de la viole sont deux cousines. L’ancêtre du violon serait plutôt la vièle à archet.
Guillermin · 25 June 2014 at 13 h 26 min
Documentaire intéressant pour une vulgarisation. Quant aux qualités musicales de ce luthier, le bruit de fond incohérent avec le sujet laisse planer des doutes…..